Législatives 2024 : à une semaine du premier tour, Alors que les candidats n’ont que ce seul et unique week-end de campagne, le premier tour se tenant dimanche 30 juin, des sondages continuent de souffler le chaud et le froid à une semaine des législatives. Peut-on s’y fier ?
Prédire comment sera composée la future Assemblée nationale… Un rêve pour les formations politiques, un casse-tête pour les sondeurs. À une semaine du premier tour des élections législatives anticipées, bousculées par la dissolution annoncée au lendemain des Européennes, plusieurs sondages donnent de premières estimations.
Ce vendredi 21 juin, un sondage Odoxa pour Le Nouvel Obs, donne le RN à 33 % d’intention de vote, 28 % pour le Nouveau Front populaire et seulement 19 % pour la majorité présidentielle au premier tour. Ce samedi, un sondage fait même grimper les intentions de vote RN à 35 %.
Mais ces chiffres présument-ils du score dans votre circonscription ? Difficile d’être vraiment précis. Et pour cause, contrairement au vote pour les députés européens, le vote pour les députés français est variable dans chaque circonscription… Et il y en 577.
Vote local et vote national
Interrogé par un lecteur de Midi Libre sur la fiabilité des sondages mardi 18 juin, le politologue Michel Crespy expliquait que “les sondages se sont montrés très fiables pour les Européennes, car il était assez facile de constituer des échantillons pour des listes nationales”.
En revanche, lorsqu’il s’agit des législatives, “pour avoir un résultat le plus fiable possible, il faudrait réaliser… 577 sondages”, soit un par circonscription. Le politologue rappelle que “les sondages publiés actuellement indiquent uniquement des estimations de vote national, par parti. Or, le vote local, par circonscription, peut beaucoup varier”.
Attention aux estimations de sièges
La commission des sondages a publié un communiqué mardi 18 juin pour rappeler que “les instituts réalisent des sondages à l’échelle du territoire métropolitain, donnant une indication générale et nationale, à un moment donné, de l’intention de vote à ces élections.”
Quant aux projections de sièges, qui attribuent à tel ou tel parti un nombre plus ou moins élevé de députés au sein de l’hémicycle, ils sont donc aussi à prendre avec précaution. “Un tel exercice ne présente pas les mêmes encadrements méthodologiques que les sondages et demeure tributaire d’un grand nombre de paramètres, souvent propres à chacune des 577 circonscriptions comme ceux de l’offre politique de chaque élection locale, de la personnalité des candidats, du taux de participation qui peut conditionner la survenance et la configuration d’un second tour, etc”, précise encore la commission des sondages.